L’endométriose est une maladie gynécologique, chronique et inflammatoire qui touche 1 femme menstruée sur 10 en France. Elle se caractérise par des tissus semblables à de l’endomètre qui migrent de la paroi de l’utérus pour aller coloniser les organes avoisinants. Sous la fluctuation des hormones, ces tissus se mettent à saigner au moment des menstruations créant entre autres des douleurs pelviennes invalidantes[1]. Cette maladie invisible de l’extérieur a un impact non négligeable sur le quotidien des femmes qui en sont atteintes[2]. Actuellement, il n’existe ni traitement, ni guérison de cette maladie. Les causes de l’endométriose ne sont pas clairement identifiées, il semblerait qu’elles soient multifactorielles. A ce propos, plusieurs théories médicales existent, la plus connue étant la théorie de régurgitation. Aussi, les chercheurs estiment que chaque cas d’endométriose serait imputable pour moitié à des facteurs génétiques et pour moitié à des facteurs environnementaux. Les scientifiques s’interrogent par exemple sur le rôle éventuel des perturbateurs endocriniens (dont les métaux lourds et les pesticides font partie NDLR) ou celui des acides gras polyinsaturés et d’autres composants alimentaires pouvant entraîner des anomalies épigénétiques[3].
Qu’est ce qu’un perturbateur endocrinien (PE) et comment agissent-ils sur le système endocrinien ?
Définition d’un PE selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 2002 : « Un perturbateur endocrinien est une substance ou un mélange de substances, qui altère les fonctions du système endocrinien et de ce fait induit des effets néfastes dans un organisme intact, chez sa progéniture ou au sein de (sous)- populations. ». L’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES) indique[4] : « les perturbateurs endocriniens sont des substances capables d’interférer avec notre système hormonal, entrainant des effets délétères. […] En perturbant le système endocrinien, ces substances altèrent différents processus tels que la communication entre les cellules ou les tissus et la régulation d’étapes clés du développement d’un organisme. Les perturbateurs endocriniens potentiels peuvent interférer avec toutes les grandes fonctions des organismes vivants : croissance, reproduction, développement du fœtus, comportement, nutrition, métabolisme, système nerveux… Des études récentes montrent que les perturbateurs endocriniens peuvent également avoir d’autres effets, comme des effets métaboliques, neuro-développementaux ou immunitaires ».
En avant les études scientifiques…
Dans une récente étude[5], des chercheurs ont évalué l’association entre le risque d’endométriose et les concentrations en Arsenic (As), Cadmium (Cd), Plomb (Pb) et Mercure (Hg) dans le sang et le fluide folliculaire. Les analyses ont montré des associations entre les mélanges de métaux et le risque d’endométriose. Aussi bien dans le sang que dans le liquide folliculaire, l’Arsenic (As) présentait la contribution la plus élevée. La conclusion de l’étude suggère que les métaux toxiques individuellement ou sous forme de mélange, jouent un rôle dans le risque d’endométriose.
Une autre étude[6] récente indique que l’endométriose, le cancer de l’endomètre et les avortements spontanés sont tous provoqués par le métalloestrogène cadmium (Cd). Des niveaux de plomb (Pb) dépassant un certain seuil peuvent provoquer des avortements spontanés et avoir un impact tératogène (susceptible de provoquer des malformations congénitales chez les enfants exposés in utero NDLR). Des quantités toxiques de mercure (Hg) ont une influence sur le cycle menstruel, ce qui peut conduire à l’infertilité.
Une étude[7] ancienne (2003) menée par des chercheurs de l’université de Washington (Etats-Unis) a mis en lumière l’effet oestrogénique du cadmium (métal très polluant présent dans la fumée de cigarette, les batteries et les pesticides). Dans cette étude, Mary Beth Martin et son équipe indique travailler depuis plusieurs années sur les interactions du cadmium avec les récepteurs des œstrogènes (hormone féminine impliquée notamment dans le processus de reproduction de l’être humain NDLR). Quand le récepteur prend le métal pour l’hormone, il enclenche les différents mécanismes dus aux œstrogènes. Avec du cadmium dans le sang, les rats femelles ont les seins qui poussent. L’exposition au métal lourd a provoqué l’augmentation du poids de l’utérus, favorisé le développement des glandes mammaires et aminci la paroi utérine des cobayes. Les chercheurs ont également injecté du cadmium à des femelles enceintes et se sont aperçus que la puberté des portées survenait plus tôt.
Enfin, une étude[8] plus récente indique que le stress oxydatif causé par l’arsenic est associé à des troubles de la reproduction chez l’homme et la femme, notamment par l’altération du nombre et de la motilité des spermatozoïdes, la diminution des hormones sexuelles, le dysfonctionnement des testicules et des ovaires, ainsi que des dommages aux processus de spermatogenèse et d’ovogenèse.
Arsenic, cadmium, plomb, mercure : à quoi servent-ils ? Où trouve-t-on ces métaux lourds ? Sont-ils associés à d’autres risques pour la santé ?
L’arsenic (As) est un élément chimique sans goût et sans odeur, naturellement présent dans les sols. Il est utilisé pour l’arsenicage, c’est-à-dire le fait de plonger un objet dans une solution d’arséniate de soude pour le débarrasser des parasites. L’arsenic sert ainsi à des fins commerciales, principalement dans les alliages et les conservateurs du bois. L’arséniate de plomb est un insecticide. Allié au gallium ou à l’indium, il est utilisé dans l’industrie des semi-conducteurs pour les diodes, les transistors ou encore l’optoélectronique. On l’utilise également ces derniers temps dans les tambours des imprimantes laser[9]. La plus grande menace de l’arsenic pour la santé publique provient des eaux souterraines contaminées. Les sources d’exposition sont l’eau de boisson, les cultures irriguées par de l’eau contaminée et les aliments préparés avec ces eaux. Au niveau de l’alimentation, l’arsenic peut provenir des poissons, crustacés et coquillages, de la volaille, des produits laitiers et des céréales, mais l’exposition est alors en général plus faible qu’avec les eaux souterraines contaminées. Dans les produits de la mer, on retrouve principalement l’arsenic sous forme organique, moins toxique.
On trouve l’arsenic sous forme inorganique ou organique. Les composés inorganiques (comme ceux qui sont présents dans l’eau) sont très toxiques, tandis que les composés organiques (comme ceux dans les produits de la mer) sont moins nocifs pour la santé. Les premiers symptômes d’une exposition prolongée à des teneurs élevées en arsenic inorganique (par exemple dans l’eau de boisson et les aliments) s’observent en général sur la peau, avec des modifications de la pigmentation, des lésions cutanées et des plaques rugueuses sur la paume des mains et la plante des pieds (hyperkératose). Il faut au minimum une exposition d’une durée de cinq ans pour les voir apparaître et ils peuvent être annonciateurs d’un cancer de la peau. En plus du cancer de la peau, l’exposition prolongée peut également provoquer des cancers de la vessie et des poumons. Le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) a classé l’arsenic et ses composés dans les produits cancérogènes pour l’homme et il a également déclaré que l’arsenic dans l’eau de boisson est cancérogène pour l’homme. Les autres effets indésirables pour la santé qu’on peut associer à une ingestion prolongée d’arsenic inorganique sont les suivants : effets sur le développement, neurotoxicité, diabète, atteintes pulmonaires et atteintes cardiovasculaires. En particulier, l’infarctus du myocarde induit par l’arsenic peut être une cause importante de surmortalité. On associe également l’arsenic à des issues défavorables de la grossesse et à la mortalité du nourrisson, avec des impacts sur la santé de l’enfant, et certaines données semblent évoquer des effets négatifs sur le développement cognitif[10].
Le cadmium (Cd) est un métal blanc-bleuâtre, mou et très malléable. Il appartient à la famille des métaux de transition. Il n’existe pas à l’état natif et est obtenu industriellement comme sous-produit de la métallurgie du zinc. Il est aussi présent dans des minerais de plomb et de cuivre. Il se retrouve principalement sous forme de chlorure, d’oxyde, de sulfate, de nitrate ou de sulfure. Il est utilisé dans de nombreux procédés industriels comme la fabrication des accumulateurs électriques, la production de pigments, les écrans de télévision, la photographie, la métallisation des surfaces, etc. Le cadmium est aussi présent dans la fumée de cigarette sous forme de très fines particules d’oxyde de cadmium.
Les propriétés physico-chimiques du Cadmium, proches de celles du calcium, lui permettent de traverser les barrières biologiques et de s’accumuler dans les tissus. La population française est principalement exposée par voie orale, principalement par l’alimentation mais aussi par l’eau de boisson. Les aliments qui contribuent le plus à l’exposition au cadmium sont les pains et produits de panification sèche, les pommes de terre et dérivés, les légumes, les mollusques et crustacés (aliments les plus contaminés), les végétaux à feuillage vert (salades, choux, épinards), les céréales (blé) ou encore le riz. Le 16 mai 2018, le RES (Réseau environnement santé) a publié un communiqué de presse[11] intitulé : « Le cadmium, ce tueur silencieux, caché dans les engrais phosphatés », à destination des ministres de la Santé, de l’Agriculture et de la Transition écologique et solidaire pour tirer la sonnette d’alarme sur l’utilisation de ces engrais en France. A l’intérieur de ce communiqué, le RES indique : « L’utilisation des engrais phosphatés inorganiques où les teneurs en cadmium peuvent être supérieures à 60mg de Cd / kg de P2O5 est la principale cause de la contamination des sols au cadmium. Par conséquent, il pénètre facilement dans les végétaux entrant dans la chaîne alimentaire. On le retrouve en particulier dans les légumes, les céréales et certains aliments d’origine animale (abats, coquillages, crustacés et poissons). L’alimentation représente ainsi 90% de l’exposition au cadmium pour les non-fumeurs. ». C’est également ce que l’association que choisir indique dans un article[12] intitulé : « Cadmium dans les aliments – La faute aux engrais » publié en 2019. Dans cet article, il est écrit : « l’Anses prévient : « si aucune action n’est entreprise pour réduire la teneur en cadmium des engrais minéraux phosphatés, l’impact négatif sera conséquent pour le consommateur », avec une augmentation significative du pourcentage d’adultes et d’enfants surexposés. Voilà le gouvernement informé, réduire l’exposition des consommateurs à la toxicité du cadmium dépend maintenant de lui. ».
Les fumeurs sont également exposés au cadmium par voie respiratoire dans la mesure où une cigarette contient environ 2 µg de cadmium. L’exposition se fait sous forme de fines particules d’oxyde de cadmium qui peuvent se déposer au niveau des alvéoles pulmonaires. Aussi, les personnes travaillant dans les industries de la métallurgie du zinc, de la production de pigments, de la fabrication d’accumulateurs, du décapage de peintures…, sont susceptibles d’être exposées au cadmium par voie respiratoire par l’intermédiaires de fumées ou poussières issues des procédés industriels.
L’exposition au cadmium par voie orale peut induire l’apparition d’autres cancers. Une méta-analyse réalisée en 2013 suggère une association positive (RR=1,15; IC 95%: 1,08-1,23) entre la consommation de cadmium d’origine alimentaire et le risque de cancer dans les pays occidentaux, en particulier certains cancers hormonodépendants tels que la prostate, le sein et les cancers de l’endomètre (Cho, 2013). De plus une étude cas-témoin menée aux Etats-Unis en 2006, sur une population de 246 femmes âgées de 20 à 69 ans des niveaux de cadmium urinaire élevés a présenté un risque deux fois supérieur de développer un cancer du sein (OR=2,29, IC95% 1,3-4,2) comparativement à celles présentant des niveaux de cadmium urinaires faibles après ajustement avec certains facteurs de risque tels que des expositions à d’autres métaux en particulier l’arsenic (McElroy, 2006). Une autre étude prospective sur une population de 32 210 femmes suédoises ménopausées a également mis en évidence une association entre exposition au cadmium via l’alimentation et l’incidence sur le développement de cancer de l’endomètre (Akesson, 2008). En 2014 l’équipe de Jancic et al a établi un lien entre la survenue de cancer de la thyroïde et une exposition chronique au cadmium[13].
Le plomb (Pb) est un métal toxique naturellement présent dans l’écorce terrestre. Dans de nombreuses parties du monde, la généralisation de son usage a entraîné une importante contamination de l’environnement, une exposition humaine et de graves problèmes de santé publique. L’exploitation minière, la métallurgie, les activités de manufacture et de recyclage, et l’utilisation du plomb dans une large gamme de produits sont des sources importantes de contamination de l’environnement. Plus des trois quarts de la consommation mondiale de plomb est consacrée à la fabrication des batteries plomb-acide pour véhicules motorisés. Mais ce métal est également utilisé dans de nombreux autres produits, par exemple pigments, peintures, soudures, vitraux, vaisselle en cristal, munitions, glaçures céramiques, bijoux, jouets ainsi que dans certains produits cosmétiques, tels que le kohl et le sindoor, et des remèdes traditionnels utilisés dans des pays comme l’Inde, le Mexique et le Viet Nam. On peut en retrouver des traces dans l’eau potable quand elle est acheminée dans des canalisations qui sont en plomb ou soudées avec ce métal. Une grande partie du plomb que l’on trouve sur le marché mondial est aujourd’hui issue du recyclage.
Les jeunes enfants sont particulièrement vulnérables aux effets toxiques du plomb, qui peuvent avoir des conséquences graves et permanentes sur leur santé, en particulier sur le développement du cerveau et du système nerveux. Le plomb a également des effets délétères à long terme chez l’adulte, notamment l’augmentation du risque d’hypertension artérielle et de lésions rénales. L’exposition des femmes enceintes à des concentrations élevées de plomb peut entraîner des fausses couches, des mortinaissances, des naissances prématurées et un faible poids de naissance. On peut être exposé au plomb au travail et dans son environnement, principalement du fait de l’ingestion de poussière contaminée, d’eau (lorsqu’elle passe par des canalisations en plomb) et d’aliments (lorsqu’ils se trouvent dans des contenants à glaçure plombifère ou soudés avec ce métal), le recyclage ou le décapage de peintures au plomb.
Une fois dans l’organisme, le plomb se diffuse vers des organes comme le cerveau, les reins, le foie et les os. Il est stocké dans les dents et les os, où il s’accumule au fil du temps. Le plomb stocké dans les os risque de passer dans le sang durant la grossesse et de contaminer ainsi le fœtus. L’organisme absorbe davantage de plomb lorsqu’existe un déficit en nutriments comme le calcium ou le fer. Les enfants les plus exposés au risque sont les très jeunes enfants (y compris pendant la période fœtale) et ceux de milieu économique défavorisé. À des niveaux d’exposition plus faibles, qui n’entraînent pas de symptômes évidents, on sait maintenant que le plomb altère de diverses manières de nombreux systèmes organiques. En particulier, il peut affecter le développement du cerveau chez l’enfant, ce qui entraîne une baisse du QI, des changements comportementaux (réduction de la faculté de concentration et hausse des comportements antisociaux, par exemple) et une baisse des résultats scolaires. L’exposition au plomb cause également anémie, hypertension et déficience rénale et a des effets toxiques sur le système immunitaire et l’appareil reproducteur.
Dans un rapport paru en 2021[14], L’OMS a estimé que près de la moitié des 2 millions de vies perdues à cause de l’exposition connue aux produits chimiques en 2019 étaient dues à l’exposition au plomb. L’OMS classe le plomb parmi les 10 produits chimiques gravement préoccupants pour la santé publique qui appellent une action des États Membres pour protéger la santé des travailleurs, des enfants et des femmes en âge de procréer[15].
Le mercure (Hg) est naturellement présent dans l’écorce terrestre. Il est libéré dans l’environnement par l’activité volcanique, l’érosion des roches et à la suite des activités humaines. Ces dernières sont la cause principale des rejets de mercure, qui proviennent notamment des centrales électriques au charbon, de l’utilisation domestique de ce minerai pour le chauffage et la cuisine, des processus industriels, des incinérateurs de déchets et de l’extraction minière du mercure, de l’or et d’autres métaux.
Une fois dans l’environnement, le mercure peut être transformé par des bactéries en méthyle mercure, qui va s’accumuler biologiquement (atteindre une concentration plus forte que dans l’environnement) dans les poissons et les crustacés. Le méthyle mercure subit également une bioamplification. Par exemple, les grands poissons prédateurs ont une plus grande probabilité d’avoir une forte teneur en méthyle mercure, ayant mangé de nombreux poissons plus petits qui ont accumulé du mercure par l’ingestion de plancton. L’exposition de la population est surtout la conséquence de la consommation de poisson ou de crustacés contaminés par du méthyle mercure et de l’inhalation au travail de vapeurs de mercure élémentaire lors de processus industriels. La cuisson n’élimine pas le mercure.
Les fœtus sont particulièrement sensibles aux incidences du mercure sur le développement. L’exposition au méthyle mercure in utero peut résulter de la consommation par la mère de poissons ou de crustacés. Elle est susceptible d’avoir des effets préjudiciables sur le cerveau et le système nerveux en développement de l’enfant. Le principal effet sanitaire du méthyle mercure est l’apparition de troubles du développement neurologique. Ainsi, la cognition, la mémoire, l’attention, le langage, la motricité fine et la vision dans l’espace peuvent être affectés chez des enfants ayant été exposés au méthyle mercure avant la naissance.
Le mercure élémentaire et le méthyle mercure sont toxiques pour les systèmes nerveux central et périphérique. L’inhalation de vapeurs de mercure peut avoir des effets nocifs sur les systèmes nerveux, digestif et immunitaire, et sur les poumons et les reins, et peut être fatale. Des troubles neurologiques et comportementaux peuvent être observés après exposition aux différents composés de mercure par inhalation, ingestion ou contact dermique. Les symptômes sont notamment les suivants : tremblements, insomnies, pertes de mémoire, effets neuromusculaires, maux de tête et dysfonctionnements moteurs et cognitifs[16]. Une étude[17] publiée en 2022 indique que l’exposition au mercure peut avoir un effet toxique sur le potentiel reproductif, en particulier chez les hommes.
Qu’en est-il des amalgames dentaires ? Au début des années 1980, plusieurs laboratoires ont montré que de la vapeur de mercure (Hg) est continuellement libérée par les amalgames. Ce taux de relargage est nettement augmenté immédiatement après brossage des dents ou mastication (taux de relargage multiplié par 15). Le mercure relargué par les amalgames peut être très variable d’un individu à un autre et être aggravé en cas de bruxisme ou de consommation de chewing-gum. Les niveaux de mercure dans l’air et le sang sont corrélés à la surface et au nombre d’amalgames des molaires. Un amalgame avec une surface de 0,4 cm2 libère 15 µg Hg/jour par usure mécanique, évaporation et dilution dans la salive. Un autre facteur aggravant le relargage de mercure est la présence de métaux différents en bouche, créant un phénomène d’électrogalvanisme. Concernant la valeur moyenne absorbée, l’OMS retient une fourchette de 3 à 17 µg/jour et une valeur moyenne de 10µg/jour. Il semble donc aujourd’hui admis que les amalgames dentaires soient la première cause d’absorption de mercure, devant le poisson et les produits de la mer (2,3 µg/jour) ou l’eau (0,3 µg /jour) bien que les formes de mercure soient différentes. D’après une étude, les deux tiers du mercure éliminé par les urines viennent des amalgames dentaires et la quantité éliminée est corrélée à la surface totale des amalgames. Le mercure dans les urines, le sang et les selles diminue quand les amalgames sont enlevés. Différentes études menées par traçage de mercure radioactif sur le mouton, le singe ou l’homme (autopsies) ont mis en évidence l’accumulation du mercure issu des amalgames dentaires, notamment dans les reins, le cerveau, le système gastro-intestinal, le foie ou les tissus de la mâchoire[18]. Dans un article[19] paru sur le site de la clinique dentaire GALT au Canada, il est indiqué à propos du mercure dans les amalgames : « On étudie actuellement les effets du mercure sur la maladie d’Alzheimer, la sclérose en plaques, le syndrome de la fatigue chronique, les problèmes rénaux et plusieurs autres maladies de cause inconnue. La difficulté réside dans le fait que le mercure n’attaque pas comme un virus ou une bactérie. On parle plutôt d’un syndrome où des évènements apparemment non reliés se produisent avec une intensité variable. Des centaines d’individus ont déjà rapporté la guérison de nombreux symptômes chroniques après avoir fait enlever leurs amalgames. ».
Que pouvons-nous faire à notre petite échelle pour limiter au maximum les risques pour notre santé ?
Si je résume +++, la contamination à ces métaux lourds se fait principalement par l’eau potable, les engrais phosphatés, le tabagisme, les amalgames dentaire et tout le reste…
L’eau potable
Si tu vis en France et que tu souhaites en savoir plus sur les molécules qui composent ton eau potable, je t’invite à consulter le site officiel du gouvernement[20]. Il te suffira de cliquer sur ta zone géographique, de sélectionner ton département et ta commune pour consulter les résultats. Dans un document d’informations destiné aux consommateurs d’eau des réseaux publics du Grand Est[21], il est inscrit que c’est l’Agence Régional de la Santé (ARS) qui définit les molécules contrôlées dans l’eau potable et que ce sont l’ARS et l’exploitant qui sont chargés de contrôler la qualité de l’eau de potable. Je t’invite à consulter ce document d’informations qui est très bien rédigé avec des explications claires sur l’eau potable, son contrôle, sa qualité, les molécules qui s’y trouvent et les risques sanitaires associés.
Il existe plusieurs solutions pour filtrer son eau[22], la plus efficace est l’osmoseur d’eau[23]. C’est un système qui a été développé par la Nasa pour ses astronautes afin de recycler l’eau consommée. L’osmose inverse est un système de filtrage d’eau ultra-performant qui présente des avantages comme la désalinisation de l’eau de mer et des inconvénients notamment le fait que pour 1L d’eau osmosée, 4 à 5L d’eau sont rejetés car le système ne retient pas les contaminants et rince sa membrane. Il faudra compter entre 200€ et jusqu’à plus de 2000€ pour s’équiper d’un osmoseur inversé.
La contamination alimentaire par les engrais phosphatés
Il est recommandé de consommer des aliments naturels, frais, locaux, de saison, cultivés en agriculture biologique. Privilégie les circuits courts, les maraichers, les AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne), les points de vente chez les producteurs locaux, les marchés, les jardins communautaires à proximité de chez toi (si ta situation géographique te le permet bien évidement) et choisi des produits labellisés. N’hésite pas à poser des questions à tes interlocuteurs pour connaître le mode d’agriculture des produits, leur origine, les méthodes de cueillette ou de transformation (pour des fromages par exemple). Privilégie les œufs de poules ayant été nourries aux graines lin (riches en oméga 3), tu peux consommer les œufs de la filière bleu-blanc-cœur. Evite au maximum la consommation de poissons gras (thon, saumon) car nous l’avons vu, ils emmagasinent beaucoup de métaux lourds dans leurs graisses.
Le tabagisme
Pas de secret, on nous le rabâche depuis des années : fumer c’est mal et pour limiter l’exposition à certains métaux lourds il est recommandé d’arrêter du fumer. Le tabagisme passif expose également l’entourage du fumeur aux métaux lourds. Il existe de nombreux professionnels du bien-être qui accompagne les personnes au sevrage du tabac (hypnose, EFT, EMDR etc). N’hésitez pas à rechercher des professionnels de bien-être compétents près de chez vous pour vous faire accompagner.
Les amalgames dentaires
Des précautions sont prises par le dentiste lorsque ce dernier enlève les amalgames dentaires. Il isole la dent avec un champ opératoire appelé digue dentaire. L’amalgame est ensuite retiré sous spray d’eau. Ainsi, l’exposition au mercure est minime voire inexistante. Le retrait d’amalgame dentaire n’est pas pris en charge par la sécurité sociale[24].
La clinique GALT indique dans un article[25] publié sur son site Internet : « Devant l’évidence scientifique croissante du danger associé à la présence d’amalgames en bouche, certaines personnes songent à faire remplacer (déposer) leurs amalgames afin de prévenir ou guérir certains symptômes d’intoxication. La DÉPOSE (enlèvement) des amalgames consiste en un programme de remplacement des amalgames adapté à vos besoins et à vos priorités en matière de santé. L’homme n’est pas encore parvenu à créer un matériau de remplacement aussi parfait que la dent naturelle. Il faut donc tout faire pour prévenir la destruction de la dent par la carie afin d’éviter l’utilisation de matériaux artificiels pour restaurer la fonction masticatrice. La tendance actuelle, en dentisterie biologique, est à l’abandon de tous les métaux en bouche, lorsque cela est possible. Les tests de biocompatibilité favorisent aujourd’hui les couronnes et les incrustations en céramique […].
Et tout le reste…
Il y en a tellement… il me faudrait 4 vies au moins pour terminer l’article en te proposant des solutions de contournement. Maintenant que tu es informé(e), tu vas pouvoir continuer les recherches par toi-même grâce au site perturbateur-endocrinien.com qui proposera bientôt une liste des produits « Sans Perturbateurs Endocriniens »[26] afin d’éviter les substances dangereuses pour la santé de tous et plus particulièrement des populations sensibles comme les nouveau-nés, les enfants et les femmes enceintes, il est essentiel de privilégier l’achat de produits « sans perturbateurs endocriniens oestrogéniques ». 1000 références alimentaires à destination des populations sensibles sont testées pour vérifier qu’elles ne contiennent pas de perturbateurs endocriniens de type oestrogénique.
Ce site propose également des conseils afin de t’aider à chasser les perturbateurs endocriniens de ton environnement quotidien et ainsi préserver ta santé et celle de tes enfants[27].
Avant de terminer l’article, je voulais aussi te communiquer les références d’une brochure[28.] que j’ai trouvé sur le site www.generations-futures.fr, cette brochure t’apporte des informations complémentaires sur les perturbateurs endocriniens : des résultats d’études scientifiques, le fonctionnement du système endocrinien, les effets délétères des PE sur la santé, la réglementation en vigueur, comment détecter les PE et les surtout des conseils pour les éviter etc.
Bref, ces sites sont des pépites et je te préconise de les consulter en long en large et en travers.
Prends soin de toi et de ta progéniture 🙂
Article rédigé le 23 janvier 2022 par MoNaturo
[1] Source : https://www.endofrance.org/la-maladie-endometriose/qu-est-ce-que-l-endometriose/
[2] Témoignage de Lydie sur son quotidien avec l’endométriose : https://youtu.be/_tWtpCkeIjE
[3] Source : https://www.inserm.fr/dossier/endometriose/
[4] Source : https://www.anses.fr/fr/content/travaux-et-implication-de-lanses-sur-les-perturbateurs-endocriniens
[5] Shen L, Liang C, Li D, Zhang Z, Wang X, Jiang T, Su X, Yin T, Zou W, Wang X, Liu Y, Liang D, Wei Z, Cao Y, Ji D. The association between exposure to multiple toxic metals and the risk of endometriosis: Evidence from the results of blood and follicular fluid. Sci Total Environ. 2023 Jan 10;855:158882. doi: 10.1016/j.scitotenv.2022.158882. Epub 2022 Sep 22. PMID: 36155031.
[6] Dutta S, Gorain B, Choudhury H, Roychoudhury S, Sengupta P. Environmental and occupational exposure of metals and female reproductive health. Environ Sci Pollut Res Int. 2022 Sep;29(41):62067-62092. doi: 10.1007/s11356-021-16581-9. Epub 2021 Sep 24. PMID: 34558053.
[7] https://www.liberation.fr/sciences/2003/07/25/le-cadmium-un-metal-qui-fait-pousser-les-seins_440610/
[8] Zargari F, Rahaman MS, KazemPour R, Hajirostamlou M. Arsenic, Oxidative Stress and Reproductive System. J Xenobiot. 2022 Jul 18;12(3):214-222. doi: 10.3390/jox12030016. PMID: 35893266; PMCID: PMC9326564.
[9] https://www.futura-sciences.com/sciences/definitions/chimie-arsenic-5956/
[10] https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/arsenic
[11] http://www.reseau-environnement-sante.fr/wp-content/uploads/2018/03/RES-Cadmium.pdf
[12] https://www.quechoisir.org/actualite-cadmium-dans-les-aliments-la-faute-aux-engrais-n71151/
[13]Source:https://www.cancer-environnement.fr/fiches/expositions-environnementales/cadmium-et-ses-composes/
[14] https://www.who.int/publications/i/item/WHO-FWC-PHE-EPE-16-01
[15] https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/lead-poisoning-and-health
[16]https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/mercury-and-health
[17] Kumar S, Sharma A, Sedha S. Occupational and environmental mercury exposure and human reproductive health – a review. J Turk Ger Gynecol Assoc. 2022 Sep 5;23(3):199-210. doi: 10.4274/jtgga.galenos.2022.2022-2-6. PMID: 36065987; PMCID: PMC9450922.
[18] https://grandental.fr/la-toxicite-dun-amalgame-dentaire
[19] https://www.cliniquedentairegalt.com/le-mercure-et-sa-toxicite/
[20] https://sante.gouv.fr/sante-et-environnement/eaux/eau
[21] https://www.grand-est.ars.sante.fr/media/97663/download?inline
[22] https://www.futura-sciences.com/maison/questions-reponses/plomberie-filtrer-eau-robinet-4416/
[23] https://www.futura-sciences.com/planete/questions-reponses/eau-osmose-inverse-purifie-t-elle-eau-4148/
[24]https://dentistelarochelle.fr/enlever-un-amalgame-dentaire-plombage/
[25] https://www.cliniquedentairegalt.com/le-mercure-et-sa-toxicite/
[26] https://www.perturbateur-endocrinien.com/liste-produits-sans-pe/
[27] https://www.perturbateur-endocrinien.com/gestes-simples-details/
[28.] https://www.generations-futures.fr/wp-content/uploads/2021/08/brochure-perturbateurs-endocriniens-2021.pdf