Les troubles gastro-intestinaux fonctionnels sont très fréquents et ont un impact sur la vie des enfants et des jeunes adultes. Ils représentent 50 % des consultations des gastro-entérologues pédiatriques. Les troubles gastro-intestinaux fonctionnels peuvent être dus à une dysbiose, des altérations de l’axe intestin-cerveau, et à une dysrégulation de la barrière intestinale, provoquant une fuite de l’intestin (hyperperméabilité intestinale ou Leakey Gut syndrome NDLR). Cela peut favoriser le passage d’antigènes et de bactéries à travers une muqueuse endommagée, ce qui aggrave l’impact de différentes conditions médicales telles que les MICI (Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin NDLR) [1].
L’épigénétique joue également un rôle important dans le développement et la progression de maladies complexes et multifactorielles. A travers cet article, des liens seront établis entre le microbiote, l’épigénétique et le développement des maladies. Des conseils naturopathiques en lien avec l’optimisation de l’hygiène de vie seront indiqués tout au long de cet article.
Qu’est-ce que le microbiote ?
Le microbiote est un ensemble de micro-organismes : bactéries, virus, champignons, etc. vivant dans un écosystème : nez, bouche, bronches, tube digestif, voies génitales, peau etc.
Lorsque les micro-organismes habitent dans un organisme de façon équilibrée, c’est la symbiose.
Lorsque les micro-organismes habitent dans un organisme de façon déséquilibrée (pullulation de certains d’entre eux, carences d’autres etc.) : c’est la dysbiose.
Les impacts possibles de la dysbiose sur les différents écosystèmes
La dysbiose du microbiote féminin (vaginal, endométrial, placentaire) et la dysbiose du microbiote masculin (liquide séminal) peuvent influencer la fertilité, déterminant un impact préjudiciable sur diverses conditions, telles que les naissances prématurées, les maladies néonatales et les altérations des paramètres macroscopiques du sperme [2].
Quarante et une patientes atteintes de prééclampsie et 45 témoins sains […] ont été recrutés dans le cadre d’une étude. Au cours de cette étude, il est apparu :
- Que la diversité α microbienne était plus faible chez les patientes atteintes de prééclampsie que chez les témoins sains,
- Qu’il y avait une différence significative dans la diversité β microbienne entre les deux groupes. Les niveaux de facteurs pro-inflammatoires, y compris le facteur de nécrose tumorale-α et l’interleukine-6 sériques, étaient statistiquement plus élevés chez les patientes atteintes de prééclampsie que chez les témoins sains,
En conclusion, les femmes atteintes de prééclampsie présentent des perturbations du microbiote intestinal et une augmentation des facteurs pro-inflammatoires sériques, ce qui permet de mieux comprendre la relation entre la dysbiose du microbiote intestinal et la prééclampsie [3].
Chez l’enfant, la dysbiose est un phénomène courant dans de nombreux troubles tels que l’autisme, le retard de croissance, les troubles nutritionnels, la maladie cœliaque, l’entérocolite nécrosante, l’infection à Helicobacter pylori, les troubles gastro-intestinaux fonctionnels de l’enfance, les maladies inflammatoires de l’intestin et bien d’autres troubles gastro-intestinaux. La dysbiose est également observée dans les affections allergiques telles que la dermatite atopique, la rhinite allergique et l’asthme. La dysbiose peut également avoir un impact sur le développement et la progression des troubles immunitaires et des troubles cardiaques, y compris l’insuffisance cardiaque [4].
L’axe intestin-cerveau
L’axe intestin-cerveau est la signalisation biochimique (communication bidirectionnelle NDLR) qui se produit entre le tractus gastro-intestinal et le système nerveux central (SNC). L’axe intestin-cerveau comprend le système nerveux central, les systèmes neuroendocriniens et neuro-immuns, y compris l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (axe HPA), les voies sympathique et parasympathique du système nerveux autonome, y compris le système nerveux entérique, le nerf vague et le microbiote intestinal [5].
La communication intestin-cerveau est complexe car elle implique l’ensemble des systèmes de notre organisme. Les molécules relarguées par le microbiote (nutriments ou fragments de bactéries) peuvent être détectées et engendrer différentes réponses. Dans un tel cas, le système immunitaire, particulièrement actif dans l’intestin, joue un rôle intermédiaire important [6].
La dysrégulation de la barrière intestinale
La muqueuse intestinale est un immense filtre dont le rôle est de laisser passer les nutriments (vitamines, minéraux, acides aminés, acides gras…) et d’empêcher la pénétration de micro-organismes, macromolécules et composés toxiques. La paroi de l’intestin grêle est revêtue d’un épithélium très mince composé par des villosités et microvillosités, très finement plissé. Il est constitué principalement par une unique couche de cellules, les entérocytes qui assurent une fonction de barrière mécanique vis-à-vis du contenu de l’intestin (barrière intestinale).
Cette barrière est obtenue par les jonctions serrées (ou liaisons serrées) et sert de bouclier contre les agressions extérieures. Cependant, lorsque la muqueuse intestinale est altérée et enflammée, les jonctions serrées se distendent et la porosité intestinale s’installe. L’intestin devient poreux, une véritable « passoire », c’est le phénomène d’hyperperméabilité intestinale, ou Leakey Gut syndrome, littéralement syndrome de l’intestin qui fuit [7].
La rupture de la barrière intestinale entraine le passage dans la circulation générale de substances indésirables. Ce phénomène est le point de départ commun à de multiples pathologies. Tout d’abord, le syndrome de « l’intestin qui fuit » entraîne des troubles de l’intestin (diarrhées, constipation, alternance des deux, ballonnements, crampes et douleurs abdominales). L’intestin perméable entraîne également le passage de molécules exogènes dans le sang et dans la lymphe qui va provoquer une intoxication sanguine (ex : œdème des membres inférieurs), puis une surcharge hépatique (fatigue générale persistante), un processus inflammatoire chronique, une réponse immunitaire (le système immunitaire est particulièrement actif dans l’intestin) qui peut en fonction du terrain de la personne (de son hygiène de vie, de sa force vitale, de ses forces et de ses faiblesses NDLR) aboutir à des troubles du système immunitaire.
Les atteintes immunitaires peuvent donner naissance soit :
À des allergies sous toutes leurs formes (asthme, eczéma, rhinites),
À des intolérances alimentaires (intolérance au gluten, au lait, à la caséine…),
À des maladies auto-immunes (sclérose en plaques, thyroïdite de Hashimoto, polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante, lupus érythémateux, syndrome de Sjögrenn, MICI) [9].
À de l’endométriose (un lien entre le déséquilibre de la flore intestinale et l’endométriose est aujourd’hui mis en évidence) [10].
Des liens entre les maladies psychiatriques, neurodégénératives […] chez des cohortes de patients existent. Certaines études suggèrent également que l’humeur, l’anxiété ou la sensibilité au stress peuvent être corrélées avec la fréquence et l’intensité de douleurs abdominales ou encore le transit intestinal [11].
Quels facteurs peuvent à terme générer l’hyperperméabilité intestinale ?
La consommation d’aliments transformée et ultra-transformée,
Les carences en nutriments et micronutriments (vitamines, minéraux, anti-oxydants etc.),
Les intolérances alimentaires dont l’intolérance au gluten, au lactose, aux protéines animales (caséine par exemple),
La consommation de substances toxiques (additifs et conservateurs alimentaires, alcool, drogues, tabac, sucre raffiné),
L’excès de stress et les émotions non-exprimées (ce qui ne s’exprime pas s’imprime),
Le déséquilibre de la flore intestinale : candidose, parasitose (= dysbiose),
La prise sur le long terme de médicaments tels que antibiotiques, anti-inflammatoires, corticoïdes, etc.
L’exposition aux perturbateurs endocriniens (métaux lourds, pesticides, COV etc.),
La pratique de sport de façon très intensive,
Un déficit enzymatique
Un déficit en IgA (Immunoglobuline A) suite à des infections fréquentes bactériennes, virales, parasitaires, mycosiques… [12],
Microbiote et épigénétique
Des recherches récentes suggèrent que les signaux émis par le microbiote peuvent être « mémorisés » par nos cellules via des mécanismes épigénétiques et ainsi entraîner des effets à long terme [13].
Selon l’INSERM, l’épigénétique correspond à l’étude des changements dans l’activité des gènes, n’impliquant pas de modification de la séquence d’ADN et pouvant être transmis lors des divisions cellulaires. Contrairement aux mutations qui affectent la séquence d’ADN, les modifications épigénétiques sont réversibles.
Les modifications épigénétiques sont induites par l’environnement au sens large : la cellule reçoit en permanence toutes sortes de signaux l’informant sur son environnement, de manière à ce qu’elle se spécialise au cours du développement, ou ajuste son activité à la situation. Ces signaux, y compris ceux liés à nos comportements (alimentation, tabagisme, stress…), peuvent conduire à des modifications dans l’expression de nos gènes, sans affecter leur séquence. Le phénomène peut être transitoire, mais il existe des modifications épigénétiques pérennes, qui persistent lorsque le signal qui les a induites disparaît [14].
Si les modifications épigénétiques sont « induites par l’environnement au sens large » et sont « réversibles » peut-être serait-il possible d’inverser la vapeur en optimisant son hygiène de vie de A à Z de façon à retrouver un bon équilibre intestinal et ainsi modifier l’expression des gènes dans le bon sens ! Il n’est jamais trop tard pour bien faire, voici quelques pistes :
Eviter la consommation d’aliments transformée et ultra-transformée,
Privilégier les aliments bruts, locaux, frais et de bonne qualité (fruits, légumes, viandes, œufs, poissons, bons apports en bons gras oméga-3, éviter le sucre raffiné etc.),
Boire suffisamment d’eau de bonne qualité chaque jour (1,5L), éviter la consommation de sodas, jus de fruits industriels. Limiter la consommation de café chaque jour (pas plus de 2 tasses par exemple),
Prévenir les carences en nutriments et en micronutriments (vitamines, minéraux, anti-oxydants etc.),
En prévention santé, des laboratoires indépendants proposent des analyses biologiques pour mesurer les éventuels excès, carences ou dysfonctionnements métaboliques (équilibre entre les différents acides gras, carences vitaminiques, calcul de la résistance à l’insuline : HOMA, évaluation de la sensibilité à l’insuline : QUICKI, mesure des taux de lipides afin de prévenir les risques de maladies cardiovasculaires etc.). Ces analyses ne sont pas remboursées par la sécurité sociale,
Les intolérances alimentaires dont l’intolérance au gluten, au lactose, aux protéines animales (caséine par exemple),
Limiter l’exposition aux aliments concernés jusqu’à ce que la muqueuse intestinale soit « réparée » (en prévention des carences, rapprochez-vous de votre professionnel de santé (diététicien/nutritionniste) ou de votre professionnel de bien-être formé à la nutrition santé (naturopathe),
Si l’on ne sait pas du tout quels aliments génèrent des intolérances, il est possible de faire des tests chez un allergologue ou un test d’allergie alimentaire (IgG) auprès d’un laboratoire professionnel (ImuPro par exemple),
La consommation de substances toxiques (additifs et conservateurs alimentaires, alcool, drogues, tabac, sucre raffiné),
Pas de secret : éviter le plus possible la consommation de ces substances,
L’excès de stress et les émotions non-exprimées,
Identifier les sources de stress,
Libérer du temps dans votre emploi du temps pour faire des activités aimées (vélo, natation, randonnée en pleine nature, bref tout ce qui vous aide à évacuer le stress et les soucis),
Utiliser des techniques de relaxation pour baisser le niveau de stress (cohérence cardiaque, méditation guidée, etc.),
S’il est difficile de faire ce travail seul, n’hésitez pas à vous rapprocher d’un professionnel de bien-être : sophrologue, naturopathe, etc. pour vous guider vers la mise en place d’outils et de nouvelles routines dans votre vie,
La puissance des massages (ce qui ne s’exprime pas s’imprime), il pourrait être intéressant de réserver une ou deux fois par mois (fréquence à adapter en fonction du besoin) des massages bien-être auprès de professionnels du bien-être,
Le déséquilibre de la flore intestinale : candidose, parasitose, mycose (= dysbiose),
La base de la base : optimiser son hygiène de vie par l’alimentation, chercher les éventuelles carences, éviter l’apport en sucre raffiné pour éviter la pullulation et la prolifération des champignons, utiliser des plantes spécifiques sous forme de Quantis®, EPS, bourgeons etc. pour aider à rétablir l’équilibre,
La prise sur le long terme de médicaments tels que antibiotiques, anti-inflammatoires, corticoïdes, etc.
Eviter au maximum la prise de ces substances,
S’il n’est pas possible de les éviter, éviter de les prendre sur le long terme,
S’il n’est pas possible de les éviter sur le long terme, accompagner le traitement avec des plantes de soutien (ATTENTION: ce travail d’accompagnement doit se faire en collaboration avec le professionnel de santé qui vous suit : il est recommandé de parler et de demander l’avis de son médecin traitant avant toute prise de complément alimentaire surtout lorsqu’un traitement médical est en cours),
L’exposition aux perturbateurs endocriniens (métaux lourds, pesticides, COV etc.),
Limiter l’exposition aux perturbateurs endocriniens. Pour aller plus loin sur le sujet, lire les articles suivants :
La pratique de sport de façon très intensive,
Pratiquer une activité physique et sportive de façon raisonnable et raisonnée,
Ecouter son corps et se reposer à chaque fois que cela est nécessaire pour récupérer correctement entre les séances de sport,
Se renseigner sur l’hygiène de vie du sportif pour adapter l’alimentation, la récupération après l’effort etc.,
Epigénétique et développement embryonnaire
Les marques épigénétiques, bien que réversibles, sont transmissibles au cours des divisions cellulaires. Ce phénomène est particulièrement important au cours du développement embryonnaire. Au sein de l’embryon, les cellules sont au départ toutes identiques. Elles vont rapidement recevoir des signaux très orchestrés les conduisant à activer ou inactiver certains de leurs gènes pour se différencier en telle ou telle lignée cellulaire et construire l’organisme. Les marques épigénétiques alors mises en place doivent se transmettre au cours des divisions cellulaires, pour qu’une cellule de foie reste une cellule de foie et une cellule osseuse une cellule osseuse. Certaines marques épigénétiques pourraient même passer à la descendance. La transmission intergénérationnelle de marques matérialisées par la méthylation de l’ADN est très documentée chez les plantes [15].
Epigénétique et maladies
Le rôle de l’épigénétique est soupçonné et très étudié dans le développement et la progression de maladies complexes et multifactorielles (endométriose ? NDLR), comme les maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson, sclérose latérale amyotrophique, Huntington…) ou métaboliques (obésité, diabète de type 2…). De nombreuses études épidémiologiques suggèrent en outre l’existence de liens entre diverses expositions au cours de la vie intra-utérine (voire dès la fécondation) et la survenue de maladies chroniques à l’âge adulte [16] (cf. article « Pourquoi une grossesse se prépare à l’avance » sur le blog MoNaturo NDLR).
Microbiote, épigénétique, maladies : la spirale infernale !
Les déséquilibres du microbiote,
L’intestin qui fuit,
Le développement de maladie à cause de bactéries qui passent la barrière intestinale et se retrouvent dans la circulation sanguine et lymphatique,
Les gènes qui se modifient,
Les gènes qui génèrent des maladies,
Les gènes qui se transmettent de parents à enfant,
Certains gènes transmis aux enfants qui augmentent le risque d’expression de maladie chronique à l’âge adulte
C’est la spirale infernale ! Que faire pour inverser essayer d’inverser ces mécanismes ?
Lorsqu’une maladie s’est déclarée, il est nécessaire de se faire accompagner par un ou plusieurs professionnels de santé, il est recommandé en parallèle d’optimiser son hygiène de vie en suivant les conseils naturopathiques indiqués plus haut dans le chapitre « Microbiote et épigénétique ».
L’introduction de cet article abordait les troubles gastro-intestinaux fonctionnels chez les enfants et les jeunes adultes. Maintenant que les parties sur le microbiote, l’épigénétique et la transmission de gènes parents-enfants ont été abordés, revenons sur l’optimisation de l’hygiène maman-bébé à partir de la naissance de l’enfant.
L’article « Pourquoi une grossesse se prépare à l’avance » donne des indications sur l’optimisation de l’hygiène de vie des parents avant de concevoir leur enfant puis de la femme enceinte.
Optimisation de la qualité et de la diversité du microbiote chez le bébé
La qualité et la diversité du microbiote chez le bébé va dépendre de plusieurs facteurs :
De la diversité des micro-organismes in-utéro,
De sa naissance : prématurée, par voie basse, par césarienne,
De son alimentation : via le lait maternel ou la préparation pour nourrisson, des aliments intégrés lors de la diversification alimentaire (bien prendre en compte le niveau de maturité de ses systèmes digestif et immunitaire),
De l’environnement dans lequel :
Le bébé naît : plutôt aseptisé à la maternité, dans une maison de naissance ou à son domicile,
Le bébé/jeune enfant vit : avec d’autres enfants, avec des animaux domestiques, dans un appartement, dans une maison à la campagne, dans une ferme avec des animaux, en contact avec la nature (sable, forêt, rivière, lac etc),
Du temps qui s’est écoulé entre la naissance du bébé et le clampage du cordon ombilical,
De la prise d’antibiotiques ou d’IPP pendant la grossesse, l’allaitement et/ou le début de vie du bébé/jeune enfant (IPP = Inhibiteur de la Pompe à Protons : ce sont des médicaments prescrits par un professionnel de santé qui permettent de réduire la sécrétion d’acide gastrique. Ces médicaments peuvent être prescrits en cas de reflux gastroœsophagiens par exemple),
Quelques suggestions et articles scientifiques à propos de l’optimisation de la qualité et de la diversité du microbiote chez le bébé :
« La constitution du microbiote démarre […] in utero d’après de récentes études. En effet, selon Wassenaar et Panigrahi, le fœtus n’évolue pas dans un milieu stérile. Ce changement de paradigme a été démontré récemment par la présence dans le placenta, de micro-organismes (grossesses physiologiques et pathologiques), notamment par l’étude de Satokari et al. qui met en évidence des Bifidobactéries et Lactobacilles (habituellement intestinales) dans le placenta. Cette interaction avec le microbiote in utero pourrait initier, selon les auteurs, le développement immunitaire chez le fœtus [17].».
La naissance par voie basse permet au bébé de développer son microbiote grâce à la flore vaginale de sa maman. « […] La transmission maternelle des bactéries intestinales fournit un « kit de démarrage » microbien pour les nourrissons qui favorise une croissance saine et la résistance aux maladies[…] [18]. »,
L’alimentation du bébé par le lait maternel car le premier lait (colostrum) est très riche en bifidus et s’implante en premier : « Le système immunitaire n’est pas complètement développé chez les nouveau-nés et les nourrissons humains ; l’allaitement est important à ce stade, car les composants bioactifs du lait maternel humain sont connus pour avoir des effets antimicrobiens, anti-inflammatoires et immunomodulateurs, et peuvent donc contribuer à l’immunité du nourrisson contre les allergies, l’asthme, les maladies auto-immunes et les maladies inflammatoires de l’intestin [19] »,
Le lieu de l’accouchement et l’environnement dans lequel l’enfant vit est très important : « Dans l’étude de Van Best et al., revue de la littérature, la voie de naissance apparait comme étant un facteur déterminant de la colonisation. Les auteurs mettent également en évidence l’existence d’un impact tout au long de la première année de vie, par le biais […] de l’environnement par des facteurs tels que la présence d’animaux de compagnies dans le domicile, la zone géographique, les facteurs génétiques, la fratrie. Ainsi, les animaux de compagnies semblent augmenter les taux de Clostridium et de diminuer les taux de Bifidobactéries ainsi que la diversité microbienne. A l’inverse, la fratrie semble favoriser l’augmentation des Bifidobactéries, de la diversité et la diminution des Clostridium [20]».
Le clampage tardif du cordon présente deux avantages majeurs : il décroît le risque d’anémie et il réduit le risque de complications chez les prématurés. Le clampage est dit tardif lorsque celui-ci est effectué entre 1 minute après la naissance jusqu’à l’arrêt des pulsations à l’intérieur du cordon [21],
La prise d’antibiotiques altère la communauté microbienne du colostrum [22], altère la qualité du microbiote intestinale et appauvri la flore néonatale et maternelle (antibiothérapie pendant la grossesse). Les IPP détruisent le microbiote au niveau de l’estomac, ce qui aura un impact délétère sur le microbiote de l’intestin grêle : « On utilise de plus en plus les IPP chez les nourrissons et les enfants depuis quelques années. L’efficacité des inhibiteurs de la pompe à protons n’a pas été démontrée dans le traitement de l’irritabilité et des pleurs excessifs chez des enfants autrement en santé de moins de 3 mois. D’autre part, si les IPP sont généralement bien tolérés, il existe certaines données probantes reliant l’utilisation des IPP avec une susceptibilité accrue aux gastroentérites aiguës, à la pneumonie acquise dans la communauté et à des troubles de l’utilisation et de l’absorption des nutriments. Indépendamment des traitements, les pleurs et l’irritabilité durant la tendre enfance s’améliorent généralement avec le temps. Entre-temps, les inhibiteurs de la pompe à protons n’améliorent pas les symptômes [23].».
En mai 2019, Annie NOTELET présidente de l’association de l’UPGCS « Union pour la Prévention et la Gestion des Crises Sanitaires » a rédigé une lettre [24] à destination du ministère de la santé ainsi que des hautes autorités de santé indiquant je cite : « L’UPGCS a récemment intégré en son sein un collectif de jeunes mamans inquiètes de la santé de leur bébé […]. Conscientes de l’impact des perturbateurs endocriniens, elles ont fait le choix d’une médecine raisonnée, ce qui nous semble être la voie la plus raisonnable pour l’avenir. Comme l’UPGCS, ce collectif ne remet en cause ni les avancées de la Médecine, ni la couverture vaccinale, ni la nécessité d’un travail de recherche au sein des laboratoires sur les traitements allopathiques, mais comme notre association, elles souhaitent que les avancées de la Médecine s’effectue dans le respect du devenir santé de leurs enfants et intègrent à leur égard des approches naturelles de première intention lorsque le diagnostic s’y prête. Dans cet esprit, chaque produit utilisé dans l’alimentation, dans leurs soins d’hygiène, et/ou dans leur médicament est évalué au regard de leur composition, afin d’éviter une mise en contact prolongée avec des excipients toxiques ou autres perturbateurs endocriniens controversés. Bon nombre d’entre elles se tournent également vers des traitements naturels et l’allaitement maternel […] ».
Note importante à propos des « biotiques » : pré, pro, post et acti
Si pour x ou y raison, il n’a pas été possible pour les parents ou la femme enceinte d’optimiser leur hygiène de vie et d’influer sur la qualité et la diversité de leur microbiote ou de celle de leur enfant : pas de panique, il n’est jamais trop tard pour bien faire.
Selon une étude parue en 2022, il est indiqué que les scientifiques ont constaté que de petits changements dans les habitudes alimentaires, […] une modulation du microbiote intestinal par des prébiotiques et des probiotiques semblent conduire à de grandes améliorations de la qualité de vie [25].
NOTE IMPORTANTE : un probiotique avec des souches sélectionnées peut ne pas convenir à une flore d’un individu car on a une variété très différente par rapport à celles qui sont sélectionnées : il faut voir le microbiote et sa diversité comme une carte d’identité : il n’y en a pas deux pareil.
Le risque de préconiser des probiotiques sans connaître l’état du microbiote c’est de faire flamber une inflammation, une dysbiose et ne pas véritablement améliorer le processus de maturation mais peut être de participer à sa détérioration.
Les post-biotiques (préparation de microorganismes inanimés) […] améliorent le malaise digestif et préviennent des maladies infectieuses courantes comme la gastroentérite aigüe[…] [26]. Les actibiotiques (souches sélectionnées) n’induisent pas d’inflammation car c’est une souche sous-dominante qui va réparer la flore sans risque de floculation.
Les actibiotiques s’adaptent à la flore de la personne, ont une action sur la muqueuse et prennent la place des germes pathogènes pour permettre aux micro-organismes symbiotiques de proliférer.
Par exemple, […] les Actifs L.B exercent sur les muqueuses digestives une restauration intime des cellules, et surtout un renforcement de l’étanchéité entre ces cellules sans laquelle certains déchets (allergènes alimentaires, protéines bactériennes, structures virales), normalement stoppés par les barrières digestives, sont susceptibles de franchir la muqueuse sans être digérés et de pénétrer dans la circulation générale. De même que pour l’activité antimicrobienne, l’effet cellulaire des Actifs L.B s’applique à l’estomac […] [27].
En conclusion : prenons grand soin de notre microbiote intestinal car il est à la base de tout !
Article publié le 11 avril 2023
Sources de l’article :
[1] : Giorgio V, Margiotta G, Stella G, Di Cicco F, Leoni C, Proli F, Zampino G, Gasbarrini A, Onesimo R. Intestinal Permeability in Children with Functional Gastrointestinal Disorders: The Effects of Diet. Nutrients. 2022 Apr 11;14(8):1578. doi: 10.3390/nu14081578. PMID: 35458140; PMCID: PMC9032055.
[2] Venneri MA, Franceschini E, Sciarra F, Rosato E, D’Ettorre G, Lenzi A. Human genital tracts microbiota: dysbiosis crucial for infertility. J Endocrinol Invest. 2022 Jun;45(6):1151-1160. doi: 10.1007/s40618-022-01752-3. Epub 2022 Feb 3. PMID: 35113404; PMCID: PMC9098539.
[3] : Zhao Y, Wang B, Zhao X, Cui D, Hou S, Zhang H. The effect of gut microbiota dysbiosis on patients with preeclampsia. Front Cell Infect Microbiol. 2023 Jan 4;12:1022857. doi: 10.3389/fcimb.2022.1022857. Erratum in: Front Cell Infect Microbiol. 2023 Feb 09;13:1138934. PMID: 36683689; PMCID: PMC9846273.
[4] : Saeed NK, Al-Beltagi M, Bediwy AS, El-Sawaf Y, Toema O. Gut microbiota in various childhood disorders: Implication and indications. World J Gastroenterol. 2022 May 14;28(18):1875-1901. doi: 10.3748/wjg.v28.i18.1875. PMID: 35664966; PMCID: PMC9150060.
[5] : https://fr.wikipedia.org/wiki/Axe_intestin-cerveau#:~:text=L’axe%20intestin%2Dcerveau%2C,hypothalamo%2Dhypophyso%2Dsurr%C3%A9nalien%20(axe
[6] : Article publié sur le site https://microbiome-foundation.org/axe-intestin-cerveau/ par Mme Marion RINCEL
[7] : https://www.copmed.fr/fr/content/69-lhyperpermeabilite-intestinale-source-de-nombreuses-pathologies
[8] : Source de l’image : https://www.copmed.fr/fr/content/69-lhyperpermeabilite-intestinale-source-de-nombreuses-pathologies
[9] : https://www.copmed.fr/fr/content/69-lhyperpermeabilite-intestinale-source-de-nombreuses-pathologies
[10] : https://www.parinat.com/conseils-micronutrition/articles/micronutriments/lien-desequilibre-flore-intestinale-endometriose/#:~:text=Il%20est%20donc%20indispensable%2C%20dans,et%20des%20actifs%20permettant%20de
[11] : Article publié sur le site https://microbiome-foundation.org/axe-intestin-cerveau/ par Mme Marion RINCEL
[12] : https://www.copmed.fr/fr/content/69-lhyperpermeabilite-intestinale-source-de-nombreuses-pathologies
[13] : Article publié sur le site https://microbiome-foundation.org/axe-intestin-cerveau/ par Mme Marion RINCEL
[14] : https://www.inserm.fr/dossier/epigenetique/
[15] : https://www.inserm.fr/dossier/epigenetique/
[16] : https://www.inserm.fr/dossier/epigenetique/
[17] : Extrait du mémoire « Implantation du microbiote du nouveau-né : Connaissances et rôles des sages-femmes » présenté par Mme BENDRISS Meriem https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01945133/document
[18] : Browne HP, Shao Y, Lawley TD. Mother-infant transmission of human microbiota. Curr Opin Microbiol. 2022 Oct;69:102173. doi: 10.1016/j.mib.2022.102173. Epub 2022 Jul 1. PMID: 35785616.
[19] : Kim YJ. Immunomodulatory Effects of Human Colostrum and Milk. Pediatr Gastroenterol Hepatol Nutr. 2021 Jul;24(4):337-345.
[20] : Extrait du mémoire « Implantation du microbiote du nouveau-né : Connaissances et rôles des sages-femmes » présenté par Mme BENDRISS Meriem https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01945133/document
[21] : https://jollymama.com/blogs/guide/placenta-pourquoi-couper-le-cordon-le-plus-tard-possible
[22] : Wang Y, Wang J, Yu D, Zou J, Zhang C, Yan H, Ye X, Chen Y. Microbial Community Structure of Colostrum in Women with Antibiotic Exposure Immediately After Delivery. Breastfeed Med. 2022 Nov;17(11):940-946. doi: 10.1089/bfm.2022.0140. PMID: 36378822.
[23] : Smith CH, Israel DM, Schreiber R, Goldman RD. Inhibiteurs de la pompe à protons pour les nourrissons irritables. Can Fam Physician. 2013 Feb;59(2):e83–5. French. PMCID: PMC3576961.
[24] : https://www.upgcs.org/app/download/6830769718/lettre+aux+autorit%C3%A9s+pour+RGO+mai+2019+version+compl%C3%A8te+.pdf?t=1618330863
[25] : Giorgio V, Margiotta G, Stella G, Di Cicco F, Leoni C, Proli F, Zampino G, Gasbarrini A, Onesimo R. Intestinal Permeability in Children with Functional Gastrointestinal Disorders: The Effects of Diet. Nutrients. 2022 Apr 11;14(8):1578. doi: 10.3390/nu14081578. PMID: 35458140; PMCID: PMC9032055.
[26] : https://www.gutmicrobiotaforhealth.com/fr/lheure-des-postbiotiques-a-t-elle-sonne/
[27] : Article rédigé en novembre 2018 par Mr Patrick HOULIER, Docteur en Pharmacie et Directeur de PARINAT. Article paru sur le site https://www.aph-heilpraktiker.fr/homeopathique/les-actibiotiques/