L’endométriose

Sujet à l’honneur dans l’émission Mot à maux by Monaturo du mois de décembre 2022 avec le témoignage de Lydie, 36 ans, maman de 2 enfants et atteinte d’endométriose depuis de nombreuses années.

Qu’est-ce que l’endométriose ?

L’endométriose est une maladie gynécologique, chronique, inflammatoire qui touche environ 1 femme menstruée sur 10 en France.

Après l’ovulation, durant la phase lutéale, la muqueuse utérine s’épaissit pour se préparer à l’éventuelle nidation d’un ovule fécondé puis, en l’absence de fécondation, les règles surviennent.

Dans le cas de l’endométriose, le processus lié au cycle menstruel est identique mais quelques cellules endométriales migrent en dehors de l’utérus et se déposent sur les organes voisins.

Ces cellules provoquent une réaction inflammatoire, elles forment des lésions, des cicatrices et peuvent même provoquer des adhérences qui vont « engluer » les organes entres eux. Les lésions d’endométriose présentent les mêmes caractéristiques que la muqueuse utérine : elles sont sensibles aux hormones ovariennes (œstrogènes) et à chaque cycle menstruel, elles se développent et saignent.

Quelle est la physiopathologie de cette maladie ?

La physiopathologie de l’endométriose n’est pas clairement établie : plusieurs hypothèses et théories existent. L’une d’entre elles, appelée théorie de la régurgitation (ou théorie de l’implantation) expliquerait la majorité des atteintes d’endométriose. Elle précise qu’au cours de la menstruation, sous l’effet des contractions utérines, une partie du sang est régurgité dans les trompes pour arriver dans la cavité abdomino-pelvienne.

Ce sang contient des cellules endométriales et des fragments de muqueuse utérine, qui, au lieu d’être détruits par le système immunitaire vont proliférer – sous l’effet des stimulations hormonales – sur les organes voisins (péritoine, ovaire, trompe, intestin, rectum, vessie, uretère, diaphragme…).

Comment se manifeste l’endométriose ?

Lorsque l’endométriose est asymptomatique, elle est souvent découverte au cours d’examens médicaux lorsque les femmes rencontrent des difficultés pour concevoir un enfant ou après plusieurs fausses-couches. Il est important de souligner que 30% à 40% de femmes atteintes d’endométriose doivent faire face à un problème de fertilité.

Lorsque l’endométriose est symptomatique, les symptômes varient d’une femme à l’autre. Ils peuvent se manifester sous forme de :

  • douleurs intenses au bas ventre (dysménorrhées) qui apparaissent généralement au moment des règles (ces douleurs peuvent également se présenter chez certaines femmes à d’autres moments de leur cycle : lors de l’ovulation, quelques jours avant les règles),

  • douleurs au moment des rapports sexuels (dyspareunie), certaines positions sont difficiles voire impossibles car les douleurs sont trop intenses,

  • douleurs pelviennes, des envies fréquentes d’uriner, des difficultés pour uriner (dysurie), des douleurs au moment d’uriner,

  • douleurs abdominales avec des possibles manifestations digestives telles que des nausées, des vomissements, une défécation douloureuse, des diarrhées, de la constipation, une alternance des deux en fonction du moment du cycle, la présence de sang dans les selles (rectorragies),

  • Des douleurs dorsales au niveau des lombaires et du sacrum pouvant irradier dans les hanches et dans les jambes empêchant les personnes de se mouvoir.

Chez certaines femmes, les douleurs sont tellement vives qu’elles génèrent des malaises. D’autres femmes témoignent de douleurs atroces avec des sensations de « coup de poignard » dans le ventre et le bas du dos. Cette liste n’est pas exhaustive car les symptômes diffèrent pour chaque femme. La qualité de vie personnelle, conjugale, professionnelle et sociale des femmes atteintes d’endométriose est fortement perturbée.

Que faire en cas de suspicion d’endométriose ?

En cas de suspicion d’endométriose, il est nécessaire de prendre rendez-vous chez un professionnel de santé (médecin généraliste ou spécialiste : gynécologue, sage-femme), de préférence formé sur le sujet. Le professionnel de santé est habilité à prescrire des traitements pour soulager les douleurs, il aiguillera la patiente vers des spécialistes pour passer des examens médicaux complémentaires (échographie endopelvienne, IRM pelvienne, etc.). A l’aide de ces examens médicaux, le professionnel de santé pourra établir un diagnostic (lui seul est habilité à le faire). Le professionnel de santé sera en mesure d’orienter les patientes vers d’autres professionnels de santé pour les aider à soulager les douleurs (ostéopathe, kiné spécialisé dans les douleurs pelviennes).

Existe-t-il un traitement pour soigner l’endométriose ?

A ce jour il n’existe pas de traitements pour soigner l’endométriose. Les professionnels de santé peuvent prescrire des médicaments plus ou moins fort en fonction des cas pour soulager les douleurs. Les professionnels de santé peuvent également prescrire des traitements hormonaux pour empêcher la survenue des règles, mettre en place un traitement pour déclencher une ménopause artificielle. Les professionnels de santé peuvent pratiquer une ou plusieurs intervention(s) chirurgicale(s) en fonction de l’état des lésions et des organes touchés (utérus, ovaires, côlon, rectum etc.). L’endométriose et ses symptômes pourront être diminués voire masqués pour améliorer un peu la qualité de vie de la personne atteinte mais il est important de noter que la maladie peut continuer de progresser.

La naturopathie a t-elle sa place dans l’accompagnement des femmes atteintes d’endométriose ?

La physiopathologie et les causes de l’endométriose ne sont pas clairement établies. C’est une maladie gynécologique, chronique, inflammatoire multifactorielle pour laquelle le corps médical n’a pas encore trouvé de traitement pour la soigner.

La naturopathie a sa place dans l’accompagnement des femmes atteintes d’endométriose en complément et sans interaction avec les démarches déjà engagées auprès des professionnels de santé. Dans les problématiques inflammatoires dont fait partie l’endométriose, il me parait essentiel de prendre en compte la personne dans sa globalité : sa constitution, la nature de son terrain, ses forces, ses faiblesses, sa vitalité du moment et les facteurs environnants qui pourraient contribuer au maintient de cet état inflammatoire dont voici quelques exemples :

  • une alimentation inadéquate : déséquilibrée, pauvre en fibres, riche en sucre raffiné, un déséquilibre au niveau de la balance des acides gras, des intolérances à certains aliments,

  • la sédentarité :  la mise en mouvement du corps est importante en prévention santé. Pour ne citer que quelques exemples, le mouvement oxygène le sang et les tissus, permet l’élimination des toxines, la prévention de la constipation, la flexibilité des articulations, aide à prévenir les risques cardio-vasculaires, libère des endorphines et apaise le système nerveux etc.,

  • des difficultés à gérer le stress et les émotions : un quotidien à 200 à l’heure, des successions d’évènements épuisants, la sensation d’être surmenée, fatiguée, engouffrée dans une routine et une spirale sans fin. Au final, il n’y a ni le temps ni l’espace suffisant pour prendre soin de vous physiquement et mentalement,

  • une exposition quotidienne et importante aux perturbateurs endocriniens : métaux lourds, pesticides, etc. (voir l’article « Endométriose, infertilité et métaux lourds »),

Pour résumer mon propos, en premier lieu, il est nécessaire de consulter un professionnel de santé pour toutes les raisons précédemment évoqué. En parallèle, je recommande aux femmes de consulter un ou plusieurs professionnel(s) de bien-être en fonction de leur besoin et de leur affinité avec les différentes méthodes.

La naturopathie est une des méthodes d’accompagnement adaptée à l’endométriose puisque le naturopathe « ratisse » large en prenant en compte la personne dans sa globalité. La consultante (c’est le nom qui est donné à une personne qui consulte un naturopathe) est accompagnée par son naturopathe vers la mise en place d’une hygiène de vie adaptée à son profil.

Cette hygiène de vie est basée sur les piliers fondamentaux de la naturopathie : alimentation, nutrition, respiration, mise en mouvement, gestion du stress et des émotions,  soins du corps (massages relaxants, réflexologie plantaire) etc.

Existe t-il des programmes dans lesquels les professionnels de santé et les professionnels de bien-être s’associent pour accompagner les femmes atteintes d’endométriose ?

De plus en plus ! Du côté de Lyon, un programme* nommé « Endomaîtrise » permet une prise en charge multimodale de l’endométriose pour une durée de 6 mois. Des professionnels de santé (chirurgien, sage-femme etc.) et des professionnels de bien-être (sophrologue, sexothérapeute, naturopathe etc.) se sont réunis et mettent leurs compétences au service des femmes atteintes d’endométriose.

*Retrouvez ci-après le lien vers la plaquette de présentation du programme Endomaîtrise par le Docteur Benjamin COTTE, chirurgien gynécologue à la clinique du Val d’Ouest.

A qui puis-je m’adresser pour avoir plus d’informations sur l’endométriose ?

De nombreuses associations existent pour accompagner et orienter les femmes (diagnostiquées ou non) dans leurs parcours de soins, vous trouverez ci-après une liste (non exhaustive) :

  • EndoFrance : Association française de lutte contre l’endométriose présidée par Mme Yasmine CANDAU. Les objectifs de cette association sont d’informer les femmes via des conférences, des tables rondes avec des professionnels de santé et d’accompagner localement les femmes grâce à un réseau composé de bénévoles. Laëtitia MILOT, actrice française et Thomas RAMOS, joueur de rugby au stade Toulousain sont respectivement marraine et parrain de l’association. Retrouvez plus d’informations sur le site web d’EndoFrance.

  • EndoMind : Association qui a pour objectifs de mieux faire connaître la maladie, de réduire le délai de diagnostic, d’améliorer la prise en charge globale des malades et d’encourager le développement de la recherche en faisant de l’endométriose un véritable enjeu de société et de santé publique. La chanteuse Imany est ambassadrice de l’association EndoMind. Retrouvez plus d’informations sur le site web d’EndoMind.

  • Info-endométriose.fr : L’association contribue à l’information et à la sensibilisation de l’endométriose par le grand public et les pouvoirs publics. Info-Endométriose travaille en partenariat avec l’Inserm pour développer un appel à projets. Un groupe de travail scientifique a été mis en place pour définir les priorités de la recherche sur l’endométriose. Retrouvez plus d’informations sur le site web d’Info-endométriose.fr.

De nombreuses femmes atteintes d’endométriose sont devenues des expertes sur le sujet car n’ayant ni réponse satisfaisante, ni traitement efficace pour soulager leurs maux, elles ont glané des informations, se sont appuyées sur leur expérience personnelle et sont maintenant des pointures dans le domaine. Des professionnels de santé et de bien-être se sont formés sur l’endométriose pour accompagner des femmes atteintes d’endométriose vers un mieux-être. Voici une liste non exhaustive de sites Internet, de comptes Instagram et d’ouvrages de personnes inspirantes sur le sujet :

La bibliographie de l’endométriose

  • Stéphanie MEZERAI : Naturopathe, formatrice, auteure de nombreux livres comme « Soulager l’endométriose sans médicaments » paru aux éditions Leduc.

  • Fabien PIASCO : Diététicien-nutritionniste, auteur du livre « L’alimentation anti-endométriose » paru aux éditions Testez editions.

  • Marie-Rose GALES (@superendogirl sur Instagram) : Une patiente experte qui a rédigé plusieurs livres dont « Endométriose : ce que les autres pays ont à nous apprendre », paru aux éditions Josette Lyon.

  • Peggy FAVEZ : Une coach certifiée en santé féminine et nutrition, enseignante de yoga, gardienne de cercles de femmes, auteure et actrice principale du livre « Endométriose, un chemin vers l’équilibre » paru aux éditions FIRST.

  • Chris MARTIN-PASSALACQUA : naturopathe, formatrice, fondatrice de l’entreprise Nana-Turopathe, et autrice du livre « Vivre l’endométriose autrement » paru aux éditions Quintessence.

Des patientes-expertes à suivre sur les réseaux sociaux, elles partagent des informations pertinentes et du contenu de qualité sur l’endométriose :

Laëtitia (@vivre_avec_l_endo), Floriane (@lelabdelendo, @sav.endo, @flo_etalors), Fleur (@labelleetlendo, @lendolapioute), Bertille (@endholistic), Margaux (@balance_ton_endo), Lindsay (@endometriose.neuropathique), Emma (@endokarmaa), Julie (@association.endopk.and.co), Hélène (@lyv.endo).

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